Guide : accéder au Darknet sans se faire repérer (en seulement 4 étapes)

Guide : accéder au Darknet sans se faire repérer (en seulement 4 étapes)

Le Darknet est ce mot entendu au détour d’une discussion au boulot et qui est habituellement suivi par les termes hors-la-loi, pirate, malfaiteur ou dealer.

Si l’accès parait aussi restreint, pourquoi y a-t-il autant de monde qui s’y connecte?

Vous verrez que le Darknet n’est pas un groupement de francs-maçons, réservé à des initiés, ou encore à ceux qui sont à l’origine de la création d’Internet. Nous devons vous prévenir également que son utilisation comporte tout de même des dangers. Surement les mêmes raisons qui rebutent certains de l’utiliser. Heureusement, il existe un moyen de se protéger. Nous allons donc vous expliquer tout ce que vous devez savoir et comment accéder au Darknet, en vous apportant les meilleurs conseils et bonnes pratiques pour une utilisation en toute sécurité.

Qu’est-ce que le Darknet ?

Le Darknet est un ensemble de réseaux cryptés et cachés. Assimilable à un club privé, il permet de masquer l’adresse IP et l’identité de celui qui s’y connecte. L’architecture des Darknet est de type peer to peer mais à la différence des torrents, l’anonymat y est total. De plus, il faut utiliser un navigateur spécifique pour aller sur le Darknet, comme TOR (The Onion Router), I2P (Invisible Internet project) ou encore Freenet, pour y accéder.

C’est le navigateur Tor qui est aujourd’hui le plus utilisé pour aller sur le Darknet. Il bénéficie d’un réseau très sécurisé et simple d’accès pour une bonne prise en main du Darknet. En plus de vous permettre d’accéder aux sites du dark web, Tor vous empêchera d’être « pisté » par un site et rendra difficile votre suivi par empreinte numérique. Le réseau The Onion Router bénéficie de milliers de serveurs qui vont être utilisés comme relais pour votre trafic, en plus du chiffrement multicouche. Ce sont ces rebonds qui vont assurer votre anonymat sur le réseau. Les adresses URLs du réseau Tor se distinguent des adresses habituelles (.fr,.com,…) , tout d’abord par leur complexité et leur terminaison en .onion.

A ce stade, votre trafic sur les sites du dark web ne peut être vu par l’opérateur de votre connexion internet, votre employeur si vous êtes en entreprise ou encore les autorités. Mais ils sauront que vous êtes sur le réseau Tor. Avec le navigateur dédié, vous pouvez surfer anonymement sur les sites web que vous visitez. En revanche, pour le téléchargement de torrents, l’accès à votre client mail (Thunderbird, Outlook, Lotus Notes,…) et les flux rss, votre anonymat n’est pas assuré. Même si le navigateur Tor a révélé quelques vulnérabilités depuis son lancement, il a aussi bénéficié de nombreux correctifs qui lui confèrent une réputation solide.

Quelle est la différence entre le Deep web, le Darknet et le Dark web ?

On pourrait comparer ces trois environnements aux fameuses poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres. Par ordre de grandeur : Deep web, Darknet, Dark web.

Non répertoriés par les moteurs de recherche, le deep web forme la partie immergée de l’iceberg (95% du contenu Internet). Pour pouvoir s’y connecter, il faut connaître l’URL ou l’adresse IP. Contrairement au nom en lui-même, le deep web regroupe également des sites dont l’administrateur du site web ou l’entreprise a choisi de ne pas le référencer. On y trouve des banques en ligne, des messageries sécurisées, des réseaux externes d’entreprises  créés pour leurs salariés. Pour des raisons de sécurité, ils n’ont pas vocation à être retrouvés par le grand public et leurs propriétaires bloquent les robots, comme le Googlebot.

Le Dark web est donc l’ensemble des sites qui seront accessibles depuis le Darknet. Ce sont chacune des tables du club privé. Ou encore le contenu de la dernière poupée russe. Les sites en extension *.onion s’y trouvent. Il est impossible d’identifier chacun des visiteurs du site grâce notamment à la superposition des réseaux cryptés du Darknet.
A l’opposé, Google, Facebook, Twitter, etc… forment le Surface web (5%).

Comment accéder au Darknet en 4 étapes simples avec le navigateur Tor ?

Étape 1 : Activer votre VPN

Vous verrez par la suite qu’une protection VPN n’est pas de trop pour accéder à Tor et au Darknet.

Étape 2 : Télécharger le navigateur Tor pour accéder au Darknet

Étape 3 : Installer le navigateur Tor pour accéder au Darknet

Si vous cliquez sur « Configurer » vous aurez la possibilité de sélectionner deux options :
– « Tor est censuré dans mon pays » : permet à Tor de se connecter à un pont pendant le processus de configuration
– « J’utilise un mandataire pour accéder à  internet » : Dans le cas où vous utilisez Tor depuis un  réseau d’entreprise, d’école ou d’université qui exige un serveur proxy. Si vous allez dans les paramètres Internet d’un autre navigateur, vous pourrez vérifier sa présence.

Etape 4 : Accéder aux sites du Dark web.

Quelles sont les meilleures adresses pour aller sur le Darknet ?

Nom du site Adresse URL Description
Inthehiddenwiki https://inthehiddenwiki.net Annuaire de sites du Dark web, accessible depuis Internet
Inthehiddenwiki  http://zqinthw6b4ya676y.onion Annuaire de sites du Dark web, accessible depuis le Darknet
Ahmia.fi http://msydqstlz2kzerdg.onion/ Moteur de recherche de sites en onion
Not Evil http://hss3uro2hsxfogfq.onion/ Moteur de recherche de sites en onion
Candle http://gjobqjj7wyczbqie.onion/ Moteur de recherche de sites en onion
DuckDuckGo http://3g2upl4pq6kufc4m.onion/ Moteur de recherche pour sites Internet, accessible depuis le Darknet
WikiLeaks http://rpzgejae7cxxst5vysqsijblti4duzn3kjsmn43ddi2l3jblhk4a44id.onion Sites d’information sans limite rédactionnelle. Ils ont accès à des sources que ne possèdent pas les sites classiques d’information
ProPublica https://blockchainbdgpzk.onion/ Sites d’information sans limite rédactionnelle. Ils ont accès à des sources que ne possèdent pas les sites classiques d’information
Facebook https://www.facebookcorewwwi.onion/ Le site onion mis à Facebook pour accéder à son réseau social, notamment en cas de blocage géographique

Pourquoi utiliser un VPN avant d’accéder au Darknet ?

Réseau Tor + VPN, ça paraît à première vue un peu excessif comme protection pour aller sur le Darknet. On pourrait comparer cela à une double ceinture de sécurité en voiture. Alors que pas du tout. Les utilisateurs qui vont sur ce réseau sont pour la grande majorité en recherche d’anonymat pour leur navigation quotidienne.

Le réseau Tor, grâce à ses multiples relais dans le monde, vous permet de cacher votre activité aux yeux de tous, et même de votre fournisseur internet. Mais ce dernier peut savoir que vous empruntez le réseau Tor et cela peut provoquer une certaine méfiance, voire un focus sur votre connexion. Dans certains pays, vous pourriez faire l’objet d’une surveillance.

Si vous souhaitez être totalement anonyme sur le Darknet, un VPN, comme le propose NordVPN (Lisez notre avis complet sur le fournisseur VPN), est une bonne solution, mais vous pouvez également profiter de notre comparateur en ligne pour vous aider dans le choix du meilleur VPN.

Quelles précautions faut-il prendre avant d’accéder au Darknet ?

Si le VPN et les relais du réseau Tor permettent de garantir votre anonymat sur le darknet, il est utile d’appliquer certaines règles. Voici les 15 conseils pour naviguer en tout sécurité sur le Darknet :

Bonnes pratiques

Mauvaises pratiques

Quels sont les côtés sombres du Darknet ?

Il n’est pas interdit d’aller sur le Darknet. Les outils qui le permettent sont téléchargeables légalement. Bien que l’utilisation qui en est faite, ne regarde que l’intéressé. La vigilance est de mise. L’abondance de contenu fait que vous devez rester attentif. Comme si vous étiez en face d’un vendeur à domicile, un démarchage téléphonique ou encore un site web.

On y trouve le meilleur, comme le pire. Et je ne vous parle des derniers sujets du bac… Pédophilie, trafic de drogue, vente d’organes, recèle d’armes à feu, revente des données volées de particuliers et d’entreprises, etc… La liste est longue.

Mais attention à ne  pas se faire prendre car les journaux font leur choux gras des coups de filets opérés sur ces réseaux cryptés. Le FBI, Europol et la collaboration de plusieurs services de renseignement ont permis de traquer et capturer certaines têtes d’affiche du réseau. Voici quelques exemples historiques d’une utilisation dangereuse du Darknet :

Quels sont les faits marquants du Darknet ?

Qui utilise le Darknet ?

Heureusement, le Darknet peut servir dans de nombreux cas, pour la bonne cause.
Il permet une certaine liberté de parole, à portée de clic, qui est impossible sur le web grand public et dans le quotidien. C’est un auditoire où peuvent s’exprimer certaines personnes en souffrance, sans que leur vie ne soit en danger. Voici quelques exemples de ces bonnes pratiques.

Pour une vie connectée anonyme

L’utilisation du darknet s’adresse à tous ceux dont la confidentialité et la protection des données sont une priorité. Il est possible de naviguer quotidiennement dessus, d’y lire les actualités, consulter ses mails, faire ses achats,… comme vous le feriez sur le clearnet (l’Internet grand public), mais de manière très sécurisé. Sur les sites du dark web, ils pourront aussi trouver des logiciels et matériels pour vérifier que leur ordinateur et leur vie privée ne sont pas surveillés. De plus, les plateformes Microfix, Haveibeenpwned, le réseau privée virtuel NordVPN et plusieurs gestionnaires de mots de passe payants dont Dashlane permettent de vérifier que vos informations personnelles ne circulent pas sur le darknet.

Une liberté d’expression sans frontières

C’est aussi un refuge pour les opposants politiques et tous les opprimés du monde entier. On ne va pas citer tous les pays pour ne pas se faire d’ennemis mais Reporters sans frontières établit tous les ans un classement des pays où la liberté d’expression et celle des journalistes est mise à mal. La Corée du Nord, la Chine, l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Turquie en font partie. L’accès à internet peut y être restreint et très surveillé. En utilisant l’accès au darknet et la sécurité d’un VPN, ces personnes peuvent transmettre des photos, des vidéos, s’exprimer et contourner la censure, malgré le régime totalitaire qui règne dans le pays où elles se trouvent.

Edward Snowden qui a travaillé il fut un temps pour la NSA a utilisé TOR et  l’une des messageries cryptées pour transmettre les informations très confidentielles de son ancien employeur aux journalistes. Il a notamment révélé la surveillance permanente de la NSA dans le monde notamment en collectant les données et  écoutes téléphoniques des clients Verizon.  

L’espace offert par le dark web a permis la création d’organisations de hackers éthiques appelés « Whites Hats ». Ils peuvent s’organiser pour lutter contre les sites pédophiles, des forums et comptes de militants extrémistes. Au-delà de cette activité, les whites hats renseignent et testent la sécurité des entreprises, dans un but constructif.

Une présence renforcée par les médias

Les journalistes y voient aussi un intérêt certain pour leurs investigations. Ils peuvent entrer en contact en toute sécurité, transmettre des documents, s’informer, peu importe le pays dans lequel ils se trouvent. Le « secure drop » est une plateforme d’échange sécurisée, mise en place par un média pour récolter des informations de la part de lanceurs d’alertes ou hacktivistes. Au-delà, du gain en matière d’informations pour le journal, cela permet à la source de débloquer la situation dans son pays en médiatisant son affaire.

Le site Wikileaks de Julian Assange, est parvenu à avoir accès à des infos classées confidentielles grâce au darknet et en a fait partager le monde entier. Le site « We fight censorship » s’est spécialisé dans les articles censurés, avec comme objectif que tout soit dit et rien ne soit caché. 

Un marketplace de la santé

Quand les traitements fournis par les médecins de votre pays ne suffisent pas à adoucir la  souffrance, le darknet peut fournir le remède. Il est le support entre le patient et les sites de médicaments en tout genre. 
L’épidémie de Covid a notamment ouvert la porte à de nombreux commerces. Cela a permis de se fournir en masques, gels et même médicaments (hydroxychloroquine) afin de pallier la pénurie  qui s’est installée durant plusieurs semaines dans certains pays.
Il n’est pas étonnant que des doses de vaccin soient disponibles et s’arrachent entre 150 et 1000 dollars sur le réseau crypté.

Une librairie numérique

Le darknet est aussi une mine d’information pour ceux qui souhaitent enrichir leurs connaissances. Ceux qui sont à l’origine des projets comme « The Tor Library » ou « Imperial Library » militent pour un  libre partage des contenus. L’objectif est que la base de données littéraire s’enrichisse avec le maximum d’apports de visiteurs qui sont invités à numériser leurs livres et journaux sur le site.

Conclusion

La navigation sur le Darknet vous permet de découvrir un autre univers, bien que sujet à de nombreuses controverses.
Elle présente notamment des risques peu importe la nature de vos activités.
Prenez vos précautions et protégez votre anonymat en utilisant le meilleur VPN.